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Pourquoi les entrepreneurs n’aiment pas se confier

Force de l’habitude ou trait de caractère profond ? Quelles sont les répercussions négatives et comment y remédier.

On a tous l’image de l’entrepreneur à succès qui passe souvent à la TV ou dans les magazines, omniprésent dans les médias en ligne, toujours prêt à partager de bonnes pratiques et encourager les fondateurs en herbe. 

On pense immédiatement à Marc Simoncini (Meetic), Pierre Kosciuscko-Morizet (Price Minister) ou encore Frédéric Mazella (BlaBlaCar).

Pourtant, la grande majorité des entrepreneurs reste silencieuse. Quand on leur demande pourquoi, ils ou elles répondent que “ça bosse”. Et s’ils ne sont pas fermés à parler de leur entreprise ou de leur cause, beaucoup sont réticents à parler d’eux-mêmes.

D’où vient cette pudeur largement partagée dans cette partie de la population active ?  

Un environnement peu attentif ?

Quand je demande à mes invités pourquoi ils ont du mal à parler de leurs doutes avec leur entourage, ils me répondent souvent que leur environnement n’est pas forcément au fait de ce qu’ils vivent. 

David raconte qu’il n’y a pas d’entrepreneurs dans sa famille proche, ça a donc été difficile de faire comprendre qu’il allait lâcher une belle offre de CDI d’ingénieur chez Airbus pour se lancer avec trois potes dans une startup risquée.

Ditto avec Philippe, qui a trouvé dans ses quatre co-fondateurs la caisse de résonance nécessaire pour confier les doutes, et surmonter ensemble ces bas qui font partie de la vie de l’entrepreneur.

Ce n’est pas que leur amis ou familles ne se soucient pas d’eux, au contraire, mais beaucoup de dirigeants de sociétés ont du mal à se confier s’ils n’ont pas autour d’eux des personnes qui partagent ce qu’ils vivent eux-mêmes. 

“Succorance” ou la cause du problème

A cela s’ajoute un trait de caractère commun à une grande partie de nos fondateurs préférés, que les chercheurs ont nommé “succorance”.

Les entrepreneurs ressentiraient en effet moins le besoin d’être soutenus, rassurés, ou même encouragés, que la moyenne d’entre nous. La plupart d’entre eux ou elles auraient plutôt tendance à aller de l’avant indépendamment des avis de leur entourage, qu’ils soient positifs ou négatifs.

Les tapes sur l’épaule, les petits bobos psychologiques qui se règlent entre collègues autour de la machine à café, les séances de psy, et autres remèdes bien connus des salariés, ils ont pas le temps pour ça.

On peut intuitivement lier ce trait de caractère à d’autres bien connus, comme la (sur)confiance en soi ou la capacité de déni.

Que faire pour y remédier

Le problème, c’est que ce cocktail peut devenir néfaste sur le long terme.

L’entrepreneur qui se replie sur soi et ne partage pas les passages difficiles du chemin qu’il ou elle a choisi est souvent condamné à la dépression. A force d’avoir fermé la porte à ses proches, ceux-ci ne sont plus en mesure de le ou la soutenir, alors que c’est justement là que l’écoute et l’aide est la plus immédiate. 

Le conseil : partagez avec ceux et celles qui comptent, entourez-vous d’autres entrepreneurs notamment au sein de cercles qui respectent la confidentialité, et ayez recours le plus vite possible à une forme de thérapie si les choses s’aggravent.

Les entrepreneurs oublient souvent que le premier atout de leur entreprise, c’est leur propre bien-être. 

Pour aller plus loin

Sexton, D. L., & Bowman, N. (1985). The entrepreneur: A capable executive and more. Journal of Business Venturing, 1(1), 129–140. 

La Folie d’Entreprendre, c’est le podcast dédié aux traits psychologiques des entrepreneurs. Parles-en autour de toi, on te remerciera.

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